Rédaction de Gloria - Forum
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Gengis Khan
Gengis Khan
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[L] La Dague du Démon: Chapitre 1 | Partie I - Souvenirs Empty [L] La Dague du Démon: Chapitre 1 | Partie I - Souvenirs

Dim 20 Aoû - 23:44
Ils me firent entrer dans une salle creusée à l'intérieur même d'un arbre gigantesque, à tel point que chacune de ses branches était un couloir, et chacune de ses fleurs, une cellule.
Ils refermèrent les pétales d'une de ces fleurs après m'y avoir poussé à l'intérieur. Je vis un épais liquide qui, sans tomber de la partie supérieure de la plante, semblait défier la gravité. J'y collai mes lèvres, et je compris qu'il s'agissait de ma nourriture, provenant directement de l'arbre, d'un goût parfait. Néanmoins, cela ne dura pas, le sucre commença a me brûler la gorge et, inexorablement, je fus attiré à l'intérieur même de ce qui semblait être mon esprit...

- Madame ! Votre Majesté ! Votre fils Laffan est un gé-nie. Il a suffi que je lui explique la situation problématique avec les fantômes de Bourg Palette pour qu'il comprenne de lui-même tous les enjeux géopolitiques liés à cette affaire... Il fera un excellent conseiller.
- J'aurai préféré une fille. Vous savez bien que les mâles ne sont pas faits pour gouverner notre peuple. Il ne nous servira à rien. Au mieux, nous l'enverrons s'occuper de nos forêts en tant que disciple du temple...

Ce souvenir. Ces mots, entendus à travers une porte, alors que je n'avais qu'une dizaine d'années, me frappèrent de plein fouet. Une vague de tristesse me submergea, avant de se transformer en une faim monstrueuse. Avide mais pourtant prudent, je contemplai ce qui me servait de nourriture, avec un désir de la boire, et pourtant une peur de ce qu'elle pourrait me faire... Mais mon appétit était bien trop grand, et, sans pouvoir combattre cette possessive sensation déchirant mon estomac, je repris une gorgée du délicieux nectar, en me demandant quels autres effets néfastes il avait...

- Madame... C'est une fille.
La reine poussa un soupir de soulagement. Elle n'aurait pas enduré une autre déception, un autre garçon. Elle répondit d'une voix ferme mais fatiguée :
- Quelle joie. Elle fera... Une reine parfaite. Ça ne pourra pas être pire que l'autre, de toutes façons.

Désormais, ce n'était pas de la tristesse, mais de la haine qui m'envahissait. Ma "sœur". Bête. Stupide. Inutile. Égoïste. Elle n'avait que l'avantage du sexe, sans quoi, elle aurait été la honte de notre famille. Une dépense d'argent et d'efforts inutiles. Elle ne méritait pas de prendre place sur le trône. Elle n'avait aucun instinct, aucune intelligence. Lorsqu'on lui posa la question de ce qu'elle ferait une fois sur le trône, elle répondit tout à fait sérieusement qu'elle se ferait construire un palais fait de marbre sur chacun des continents, pour pouvoir y aller à n'importe quel moment. Et les serviteurs et conseillères éclatèrent de rire, sans penser aux coûts tant moraux qu'économiques que cela engendrerait, ne souhaitant que bien se faire voir de cette pauvre idiote ! Eux qui, plus tôt avant la mort de mère, juraient qu'elles prendraient soin du peuple et de la nature, rampaient devant la nouvelle reine afin d'être promues à un meilleur avenir !
Une nouvelle gorgée. Encore. Je ne pouvais m'en empêcher. Et, comme toujours, elle fut accompagnée de l'intense brûlure et je rejoignis mes souvenirs...

Comme chaque soir à son habitude, mère berçait de la "future reine", sans daigner me regarder.
- Mère, pouvez-vous m'aider ? Je n'arrive pas à résoudre cet exercice. Maître Lucus risque de s'énerver...
- Je n'ai pas de temps à t'accorder, Laffan. Je dois m'occuper de Gwinea.
- Mais, mère, commençai-je avant d'être coupé.
- Silence ! Demande à une des savantes de la cour.

Mère n'adorait pas Gwinea, n'était pas folle d'elle, mais elle souhaitait enrichir notre famille, les Blancs-becs, et en faire une des dynasties les plus puissantes de Filmïr, apparemment au détriment même du peuple s'il le fallait... Nouveaux anciens souvenirs.

- Monsieur le prince, nous ne pouvons laisser Gwinea sur le trône... Elle ne sait que faire de son pouvoir, cela fait seulement deux jours qu'elle a été proclamée reine, et elle a déjà fait des dépenses vertigineuses pour son seul plaisir... Elle n'écoute pas ses conseillers, et la garde est bien trop présente pour que nous la fassions assassiner.
- Si mère était encore présente, cela aurait pu se passer mieux... Tristan, en tant qu'ami et conseiller, je te demande la chose suivante : Est-il réellement nécessaire de reprendre le pouvoir ?
- Je... Je crois.
Ma vision fut soudainement chamboulée et d'autres souvenirs ressurgirent, toujours aussi blessants pour moi... Cette plante me torturait à l'aide de mes propres souvenirs... Quel monstre pouvait imaginer cela ?!
- Tristan... Cela fait deux ans. Deux ans seulement, et notre pays tombe petit à petit en ruine. Les invasions de fantômes recommencent, et elle ne parvient pas à concentrer les efforts nécessaires pour les interrompre, elle envoie nos soldats mourir par milliers sans penser une seconde à d'autres tactiques ! Les Humains ont des vues sur nos montagnes de marbre tandis que cette idiote se contente de les contempler de haut sans même ne serait-ce qu'engager la diplomatie pour éviter tout conflit ! Tristan. Nous devons faire un coup d'état.
- Oui, Laffan. Nous le devons...

Et c'est à partir de ces mots que mon enfer commença... Je me remémorai alors les éventements qui m'y avaient conduit, sans que l'horrible nectar eut besoin de le faire.
 Il neigeait, et c'était rare en cette saison. J'entrai accompagné de Tristan et de ma garde personnelle dans la salle du trône, et, en chœur, nous criâmes "Mort aux lâches ! Mort aux incapables ! Mort aux dépensiers qui nuisent à notre royaume ! Pour le peuple et la nature !". Le but final n'était pas de voler le pouvoir, mais d'assassiner la reine. En effet, seul quelqu'un de rapproché comme moi qui était son frère pouvait espérer l'approcher sans que des dizaines de gardes se jettent sur lui. De plus, nous avions reçu le soutien de plus d'une personne dans notre tâche...
Nous savions que la reine était aimée, voire même adorée, mais pas un seul instant nous n'imaginions que des gens souhaiteraient empêcher qu'une meilleure reine... Ou  qu'un meilleur roi ? Aille sur le trône. Les gardes jaillirent de toutes parts, et une intense confrontation éclata. Nous étions mieux armés et entraînés, mais moins nombreux. Tristan et moi, nous tuions un par un les gardes, sans distinction entre ceux que nous connaissions ou pas. Tristan a toujours été un expert dans le combat. Nous avions reçu le même entraînement, mais jamais il n'a perdu un combat, que ce soit contre moi, ou contre toute personne.
Nous devions le faire, c'était un devoir, pour le peuple et la nature, et bien plus encore...

Mais la défaite était certaine. C'est alors que, pendant que j'égorgeais une conseillère s'étant jetée sur un de mes gardes au péril de sa vie pour protéger Gwinea, Tristan se fit submerger par trois gardiennes colossales, bardées de muscles et armés des pieds aux dents. J'écarquillai les yeux de stupeur, mais aussi de peur... Mon ami, celui avec qui j'avais été élevé dans le principe des hommes ne pouvant diriger le royaume, des hommes incapables, des hommes ne combattant pas pour le royaume, mon ami, celui avec qui j'avais discuté pendant bien plus d'une heure pour que nous arrivions à la finalité que les hommes étaient loin d'être inférieurs aux femmes, mon ami, celui qui n'a jamais perdu un combat, se fit transpercer d'un bout à l'autre par un sabre long...
  J'étais désormais le seul encore en vie. J'avais toujours été doué en combat, à vrai dire, j'avais toujours été doué en tout. Mais rien ne pourrait me sauver de la défaite. Mais je décidai d'emporter le plus de gardes avec moi. Un, deux, trois, jusqu'à qu'ils m'encerclèrent enfin.
 Mon sang royal leur interdisait de me tuer, peu importe mes actions, et j'en profitai donc pour mettre hors d'état de nuire un dernier garde d'un moulinet de la main avant que les sept qui restaient  me firent tomber à terre et me maîtrisèrent. J'avais perdu.

 Malgré mon entraînement, la préparation pour vider le plus possible la salle du trône, malgré même la corruption des principales conseillères de l'armée, les personnes les plus rationnelles et intelligentes que je connaissais, j'avais échoué. Je décidai de me débattre une dernière fois, jusqu'à que les renforts magiciennes de la couronne arrivent et m'isolèrent derrière un bouclier que je n'arrivais pas à casser. Je tombai à terre, et un torrent de larmes ruissela sur mon visage. Je leur déballai alors tout ce que je pensais :

- Comment pouvez vous faire ça... ! Gwinea dépense l'argent de notre peuple dans des choses futiles ! Elle ruine notre royaume ! Elle détériore notre image pour les autres peuples et a réussi à détruire tout ce que sa mère avait fait du côté diplomatique ! Vos frères d'armes meurent par milliers en allant affronter des fantômes qu'ils n'arrivent même pas à combattre car ils ne connaissent même pas la façon de les neutraliser !
Je repris d'une voix plus forte, mais encore plus de larmes tombaient lourdement de mes yeux fatigués :

- Sa stupidité est proportionnelle à son pouvoir, dès qu'elle a eu accès au trésor royal, elle l'a dilapidé sans penser au peuple et à la nature... Il faut que ça cesse...

Dès que le reste de la garde royale que nous avions en grande partie dispersée dans la capitale arriva, une magicienne dissipa son sortilège et, furieux, je sortis la seule arme qui me restait : une dague magique empoisonnée, cachée sous mon aisselle. Entre temps, ma sœur s'était rapprochée, pensant être hors d'atteinte. Je bondis sur elle mais un garde me bloqua la route au dernier moment, déviant mon coup vers un de ses poumons au lieu du cœur. Encore une fois, je fus surpris de la rapidité avec laquelle j'avais prévu où mon couteau allait se planter, malgré le garde créant un imprévu sur ma première prévision. La reine, elle, en aurait été incapable. A l'époque, je savais que le coup ne serait sûrement pas mortel, mais je me disais que le poison devrait assez l'affaiblir pour qu'elle ne puisse plus jamais reprendre le trône...
Il ne tuait pas, mais la douleur était telle que la victime devenait folle ou presque, et revenait toujours dans la poche de la dernière personne ayant versé le sang avec.
Et j'avais eu raison pour l'état de ma sœur. La reine ne mourut pas, mais elle fut bien trop affaiblie pour être jugée digne de reprendre le trône. Néanmoins, j'avais désormais une des personnes les plus puissantes sur le dos, étant donné qu'elle conservait son statut d'ex-reine, et une influence des plus acceptables. Je savais qu'elle me torturerait avec plaisir.
Et Dieu que j'avais eu raison.
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